Visualiser le budget 2014 : observez les infographies pour améliorer vos graphiques

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Deux infographies pour visualiser la répartition du projet de loi de finances (PLF) 2014, et les astuces que vous pouvez en tirer pour vos propres graphiques.

A l’heure des grands débats au sujet de la loi de finance 2014, le boulot des journalistes est d’aider leurs lecteurs à analyser le contenu du budget. Ils ont donc logiquement recours aux graphiques, indispensables pour faire parler les chiffres.

Voici deux exemples dont nous pouvons nous inspirer pour nos graphiques.

Le Monde.fr croise deux types d’informations dans la même infographie

La mise en scène du graphique, simple et efficace, permet deux niveaux de lecture : la comparaison des volumes et l’évolution par rapport à l’année précédente.

Deux « couches » d’informations graphiques

La surface des rectangles est proportionnelle au volume en euros, ce qui permet de comparer les différents blocs.

La couleur est utilisée pour vous indiquer l’évolution à la hausse ou à la baisse par rapport au budget de l’année précédente.

Enfin, parce que nous sommes sur un site web, une « couche » interactive permet d’afficher des informations plus détaillées au passage de la souris. Un seul regret : cette étiquette n’affiche pas le pourcentage que représente chaque bloc par rapport au total, seulement l’évolution par rapport à l’année précédente.

Rendez-vous sur le site Le Monde.fr en cliquant sur l'image pour accéder à l'infographie originale

Rendez-vous sur le site Le Monde.fr en cliquant sur l’image pour accéder à l’infographie originale

Voir l’infographie sur le site du Monde.fr

La couleur, une astuce à ré-exploiter dans vos diaporamas

Ce type de graphique est adapté pour une analyse en profondeur puisqu’il donne tous les détails. C’est le genre de graphique qu’on étudie plus facilement sur un rapport papier (ou seul devant son écran d’ordinateur), plutôt que sur une diapositive powerpoint.

Par contre cette convention colorée pour visualiser l’évolution peut être très facilement reprise et utilisée dans vos graphiques. Cela peut vous permettre d’avoir à adosser deux séries dans un graphique à barre, par exemple, en vous concentrant sur les chiffres de l’année en cours.

L’Union : une infographie à un seul niveau de lecture

Si les chiffres de base sont les mêmes, l’approche est tout à fait différente dans cette infographie sur le site de l’Union (Champagne-Ardennes). Nous ne sommes plus dans l’analyse des données brutes, mais dans la communication d’une idée : un tri a déjà été effectué dans les chiffres avant de passer à la visualisation, un angle d’attaque a été choisi pour l’article.

Cette situation ressemble beaucoup plus à ce que l’on peut rencontrer dans une présentation.

Un graphique à barre pour classer les données

Ici, le journaliste a choisi d’évoquer seulement la composante « évolution » du budget par rapport à l’année dernière. Et même plus : il n’a choisi de montrer que les dépenses en baisse par rapport à 2013. Ce qui lui permet de réaliser un classement des « perdants ».

On est donc bien ici dans la communication d’un message, contrairement à l’infographie du Monde qui n’accompagne aucun article, ne propose aucune analyse mais laisse toutes les infos au lecteur pour se faire sa propre idée (encore faut-il qu’il en prenne le temps).

C’est donc assez logiquement que le designer a choisi un graphique à barres, orientées vers le bas et classées de la plus petite à la plus grande : ce type de graphique est synthétique, peut être classé et compris d’un coup d’oeil. C’est le meilleur choix pour communiquer l’idée du journaliste.

Infographie perdants budgets 2014

Voir l’article original sur le site de l’Union

Ce que l’on aurait pu améliorer sur ce graphique

L’utilisation d’icônes en guise de légendes rend l’infographie encore plus rapide à lire. Du coup, sans aller jusqu’à supprimer les légendes textuelles, le designer aurait pu les rendre légèrement plus petites, et grises, pour que l’ensemble soit moins chargé visuellement.

On regrette un peu l’ajout de l’image du coffre-fort vide. Le problème n’est pas l’image en elle-même. Ce choix de communication est connoté mais reste cohérent avec l’angle d’attaque du journaliste. Le problème, c’est son placement en bas à gauche : elle a visiblement été mise là pour combler un vide ; or sa place aurait plutôt été en haut, près du titre, car c’est là qu’elle apporte du sens. La relation de proximité entre un texte et l’image qui l’illustre est essentielle et ne doit pas être rompue. Ici, on a plutôt affaire à un souci décoratif…

Le blanc laissé en bas aurait alors pu être utilisé pour citer les sources. Dans une présentation, l’orateur donne les sources à l’oral et cela suffit ; mais ce n’est pas le cas dans un travail de journalisme : « Médias » ne nous apprend pas grand’chose…

En vertu du principe selon lequel on commence par l’essentiel, il aurait peut-être aussi été plus logique de classer les chiffres du plus fort au plus faible : cela colle mieux au titre qui annonce les « plus fortes baisses ».

On aurait aussi pu renforcer le classement en jouant sur la couleur de chaque barre (ici j’ai joué sur la transparence), mais ce n’est pas indispensable car les éléments sont déjà classés par ordre de grandeur.

Voici une proposition légèrement différente :

Proposition de retouche pour l'infographie avec le classement des plus fortes baisses du budget 2014

Proposition de retouche pour l’infographie avec le classement des plus fortes baisses du budget 2014

En conclusion…

Soyez attentifs à ce que vous voyez dans les médias, vous pouvez améliorer vos graphiques en observant ceux des journalistes !

N’hésitez pas à partager d’autres infographies sur le même sujet en commentaire…

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